Bonjour,
Si vous lisez cet article, c'est que vous êtes sur Strava. Nos chemins se sont donc croisés en réel, dans le virtuel ou alors vous avez assez d'empathie pour vous intéresser à mon cas.
Je pratique la course à pied depuis le 04 juillet 2006. C'est une date très précise car c'était une période très difficile pour moi : obèse et dépressif.
C'est en regardant une photo de moi prise lors d'un mariage qui m'a décidé, une semaine après l'avoir regardé, de chausser mes premières runnings.
Je ne les ai pas quitté depuis. Qu'il neige, qu'il vente, que le déluge s'abatte, peu importe : j'allais gambader.
Cependant, courir seul commençais à me peser : je décide donc de m'inscrire dans un club. Ce sera l'ACC Chapelain, pas très loin de chez moi.
Là, je découvre de nouveaux copains, une nouvelle façon de s'entrainer, le gout pour la piste, les cross et les séances où "on se tire la bourre".
Je découvre aussi les compétitions et j'ai même sympathisé avec certains "concurrents" que je croisais aux même courses, car ayant le même niveau, on s'"affrontais" à la loyal assez souvent. Forcément, j'ai très vite progressé.
Après 8 ans dans le club, on me propose d'être entraineur adjoint : cela consistera à encadrer mon groupe d'entrainement, en binôme. J'y ai pas mal pris goût et je décide de passer le 1er degré d'entraineur hors stade. Puis je suis une formation de 6 mois pour être préparateur mental. En plus d'être coach sportif en dehors du club.
Je ne vivais plus que pour le sport, c'était devenu vital : je réalise que la course à pied m'a sauvé.
Je viens de résumer à l'extrême mes 15 années de pratique.
Malheureusement, en décembre dernier, lors d'une sortie facile (1h20 de footing), à la toute fin de la séance, je m'arrête à un passage piéton puis au moment de repartir, je suis surpris par une douleur intense au niveau du pied droit. Je termine en boitant, impossible de poser le pied. Tout de suite, je comprends que c'est très sérieux. Je décide assez rapidement d'aller voire mon médecin traitant et, comme à son habitude, me met (uniquement) au repos alors que je lui ai dit que ce n'est pas normal et qu'une radio me semble toute indiquée.
Forcément, 1 mois après, ça ne va pas mieux et il me propose des séances de kinés mais toujours pas de radio, malgré mes demandes. Après 10 séances, je fini en ayant + mal en y sortant qu'en rentrant ... on décide, avec la kiné, d'arrêt là les frais (mi-février). Et ce n'est qu'à ce moment qu'il accepte de passer une radio.
Et, évidemment, il y a un problème : une dégénérescence talo naviculaire débutante. En gros, le talus (et/ou l'astragale) subit une dégénérescence. Je montre ça à un chirurgien orthopédique début mars, il me cale un rdv pour un IRM, 3 mois plus tard (pour fin mai). L'IRM confirmera ce qui a été vu dans la radio : pas de problème de tendons ni de ligaments mais toujours un problème talo naviculaire. Jusqu'ici, on pourrait penser que ce n'est pas trop grave sauf que le chirurgien m'a expliqué la cause du problème (on est le 25 mai) : cette douleur est liée à mes pieds (ultra) plats. Ils sont tellement plats qu'ils commencent à déformer, de l'intérieur, mes pieds. Cela a pour conséquence de modifier la biomécanique et donc l'appareil locomoteur (articulations). Ca génère aussi un hallux valgus, déjà fait sur le pied droit (en cours sur le pied gauche). Il n'y a aucune solution à cela. Pire, ça ne va faire que s'aggraver. D'ailleurs, je commence à subir les mêmes douleurs sur le pied gauche. Et là, je lui pose la question fatidique : est-ce qu'un jour, je pourrais reprendre la course à pied, ne serait-ce qu'en footing ? Ce n'était qu'une question rhétorique tellement je savais déjà ce qu'il allais me répondre ...
Me voilà donc, le jour de mon 44ème printemps, au crépuscule de ce qui me faisait vibrer. Certains argueront qu'il y a plus grave, qu'il suffit de substituer la course à pied par autre chose. Certes.
Cependant, ce n'est pas qu'un sport ni même qu'un art de vivre. Comme je l'ai dit au début, c'est ce qui m'a sauvé.
C'est pourquoi vous me verrez encore courir, ici et là, jusqu'au moment où même courir en boitant m'est insupportable.
Mais la course à pied comme je l'ai toujours pratiqué, c'est terminé.